Le 16 décembre 2008 , au conseil de Brest métropole océane, une délibération proposant la signature par la collectivité de la charte européenne pour l’égalité des femmes et des hommes dans la vie locale a été présentée et adoptée à l’unanimité.
Depuis les dernières élections municipales, le président de BMO a fait le choix de créer une vice-présidence à l’égalité entre les femmes et les hommes dans la vie locale et m’en a confié la responsabilité.
Aujourd’hui, l’égalité de droit existe dans tous les domaines. A nous d’apporter notre contribution pour qu’elle existe aussi dans les faits.
La signature de cette charte, dont vous trouverez le texte intégral sur www.ccre.org , est le début de la mise en place d’une politique volontariste de BMO pour tendre vers l’égalité.
Cette réflexion et les actions qui vont être menées ne bénéficieront pas exclusivement aux femmes. Les hommes ont tout à gagner d’une politique la plus égalitaire possible, tant dans la sphère publique que dans la sphère privée.
Tous les secteurs de notre collectivité seront impliqués dans ce projet. C’est pourquoi nous avons fait le choix de faire de l’égalité entre les femmes et les hommes un des thèmes porteurs de l’agenda 21.
Une fois la charte signée, nous allons procéder à un état des lieux interne et externe des différentes pratiques, tant au niveau des agents de la collectivité qu’au niveau des politiques publiques que nous menons, au sein des services avec les différents partenaires du territoire.
L’état des lieux sur l’égalité professionnelle dans la collectivité et sur la place du genre dans les politiques publiques que nous menons est en cours de réalisation par des élèves de master1 et 2 de sociologie de l’UBO.
Nous ne partons pas de rien. De nombreuses actions existent déjà dans les domaines des ressources humaines, de la santé, de l’éducation , de l’insertion, de la sécurité, des relations internationales, des politiques sociales et culturelles ...
Puis nous établirons un plan d’action local pour l ’égalité que nous mettrons en oeuvre très rapidement.
Ce plan doit fixer les objectifs à atteindre, les mesures à développer pour les atteindre, le calendrier ; les ressources affectées, une évaluation régulière.
Ce plan d’action doit être rédigé dans les deux ans qui suivent la signature de la charte.
Il nécessitera une large consultation avant sa rédaction et une large diffusion après.
Cette consultation impliquera tous les acteurs de notre territoire oeuvrant pour l’égalité de genre : associations, militants, entreprises et collectivités soucieux d’agir contre les stéréotypes, la violence et l’injustice.
Il faudra le reviser si nécessaire.
Afin de vous convaincre que l’égalité entre les femmes et les hommes est un sujet tout à fait d’actualité, voici quelques chiffres parlants :
- En moyenne les femmes consacrent 5 h par jour au travail domestique contre 2 h pour les hommes ( bricolage et jardinage compris)
- 60 000 femmes sont victimes de viol chaque année en France.
- Une femme meurt tous les trois jours sous les coups de son conjoint.
- Le droit à l’IVG est remis en cause par pénurie de moyens et maintenant c’est le droit à la formation et à l’information sur les droits sexuels et la contraception qui est remis en cause par la suppression des subventions au planning familial.
- 17% des chefs d’entreprises sont des femmes en France ( 23% dans l’union européenne)
- Le salaire des femmes reste encore inférieur de presque 20% à celui des hommes.
- 6 femmes maires sur 38 en 2008 dans les villes de plus de 100 000 habitants.
- 13,1 % de femmes conseillères générales en 2008 ( notons que le Finistère a un pourcentage de 29,6.)
Et on pourrait continuer...
L’égalité entre les femmes et les hommes ( que l’on appelle plutôt égalité de genre que égalité des sexes) n’est pas l’égalité des femmes contre les hommes.
Tout le monde a à gagner dans la recherche de l’ égalité de genre .
Penser et agir « genré » ne veut pas seulement dire de ne pas oublier les femmes, mais il s’agit d’amener plus d’équilibre entre les sexes, sans pour autant aller vers une assimilation des sexes.
Le but de l’approche par le genre n’est pas que les femmes deviennent des hommes et vice versa.
En revanche l’approche genre cherche à favoriser, pour les femmes et pour les hommes, la liberté de choisir sa vie, individuellement et collectivement, y compris en remettant en cause les rôles et prérogatives traditionnellement confiés à l’un ou l’autre sexe.
Ceci invite à penser à une nouvelle manière de construire la société, plus humaine, plus globale et plus juste en tenant compte des aspirations et des contraintes de TOUTES les personnes qui la composent.
