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La droite divisée sur la réforme de la fiscalité

La révolte gronde jusqu’au sein de l’UMP sur la réforme territoriale, et en particulier la réforme de la fiscalité. Les prises de position se multiplient au sein d’un parti déchiré entre des élus locaux, conscient de la situation des collectivités territoriales, et un gouvernement complètement coupé des réalités de terrain. Avec, à la clef,un échec de la réforme ?

En Octobre, Alain Juppé avait déclaré dans Sud Ouest que la réforme de la fiscalité revenait à "se foutre du monde". Edouard Balladur avait lui aussi pris ses distances. Ce dimanche, c’est 24 sénateurs UMP (parmi lesquels Jean-Pierre Raffarin et le sénateur finistérien Philippe Paul), qui affirment, dans une tribune au Journal du Dimanche, que la réforme des finances locales ne peut être votée en l’Etat.

Prise de position salutaire contre une réforme qui menacerait de façon dramatique la capacité d’agir des collectivités. Bien sûr, on peut regretter que Jean-Pierre Raffarin n’ai pas fait preuve d’autant de lucidité lorsque, Premier Ministre, il transférait des compétences aux départements sans leur accorder les ressources nécessaires.

Néanmoins, ce clivage montre clairement que le parti de la majorité est complètement schizophrène. Dans les hautes sphères, et notamment au gouvernement, on n’a de cesse de critiquer l’action des collectivités, de condamner la décentralisation et d’échafauder des projets de loi pour recentraliser l’action publique. Dans les territoires, en revanche, les élus de droites se rendent compte, eux, que ce discours n’est pas tenable, et que les collectivités risquent de se retrouver face à des difficultés dramatiques, qui n’ont rien à voir avec la couleur politique de leurs élus.

Finalement, la droite brestoise, qui soutient le désengagement du gouvernement, critique la dépense locale, tout en demandant à la mairie de suppléer les carrences de l’Etat, n’est pas plus schizophrène que l’UMP dans son ensemble.

Cette prise de conscience sera-t-elle suffisante pour faire faire machine arrière au gouvernement ? C’est à espérer, et les élus socialistes et de l’ensemble de la gauche poursuivront de leur côté la mobilisation contre ces projets de réformes, qui constituent une attaque très grave contre les territoires, inédite depuis la décentralisation de 1983.