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Jeanne d’Arc : rendre hommage et regarder l’avenir

L’arrivée de la Jeanne d’Arc à Brest, dernière destination de son ultime périple, est un symbole fort. Notre ville ne pouvait que rendre hommage à ce mythe de la marine sur lequel ont été formé des générations d’officiers, et qui a rythmé la vie de l’arsenal depuis 46 ans.
Après l’accueil des marins par leurs familles, il était donc légitime que la collectivité accueille ce navire, et que tous les brestois et les visiteurs qui le souhaitent puissent y être associés. Clairement, c’est une page de l’histoire maritime de notre métropole qui se tourne, de part ses impacts en terme économique et d’emploi, et par les missions scientifiques ou de représentation que « la Jeanne » a pu remplir.
Ce départ n’est toutefois pas sans question, et il est regrettable qu’il est lieu au milieu d’un brouillard épais quand à l’avenir de la marine. Les engagements du gouvernement et les orientations du ministère, en la matière, sont particulièrement peu claires, et les décisions, fuites et annonces successives qui ont été faites, et parfois contredites ou démenties, ne peuvent que nous laisser inquiet quand à l’avenir du port militaire de Brest et de l’Arsenal. Nous avons, à de nombreuses reprises, interpellé l’Etat pour lui demander des précisions, ou pour alerter de l’intérêt, ou au contraire de l’impact, que pourraient avoir tel et tel décisions. Nous ne pouvons que regretter que ces demandes de clarification, et d’un renforcement des fonctions de notre villes, semble peu audible à Paris. Il faut bien le dire, l’inaction des députés et représentants de la majorité dans le domaine n’aide pas beaucoup, pas plus que le conflit d’intérêt d’un maire de Toulon qui est également ministre délégué à l’aménagement du territoire.
Nous le savons, rien n’est possible à Brest sans efforts, sans combats, sans une volonté forte. Depuis 1989, la majorité municipale s’investit et multiplie ses efforts pour que l’avenir économique de notre ville ne dépende pas seulement des décisions de l’Etat, et de la marine nationale. Le développement de la métropolisation, des secteurs tertiaires, de la recherche et des universités, la dynamique du technopôle sont autant d’éléments qui participent de cette démarche. Si la défense reste un secteur essentiel à notre ville, notre développement passe désormais par les énergies marines renouvelables, l’océanographie, par la lutte contre le réchauffement climatique ou par les fonctions que notre agglomération doit assurer au sein de son territoire.
Alors, le désarmement de la Jeanne d’Arc, fin d’une époque ? C’est sans aucun doute, une page qui se tourne. Mais la mer à Brest, que ce soit dans le cadre de la défense, de l’environnement, de la recherche, ou de la plaisance, c’est avant tout des enjeux d’avenir.