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Déficit public : les plus aisés et les grandes entreprises doivent participer !

Retrouvez la tribune des Élu.e.s socialistes de Brest métropole parue dans le magazine Sillage de juin 2024.

Selon la dernière étude de l’Insee publiée fin 2023, près de 14,5 % de la population française vivait sous le seuil de pauvreté en 2021, soit 9,1 millions de pauvres. C’est 552 000 de plus qu’en 2020, et c’est surtout un record, inédit depuis 1996. La conjoncture actuelle laisse à craindre non seulement une aggravation de cette situation mais également de l’intensité de la pauvreté.

En effet, depuis 2021, outre un niveau d’inflation inédite, l’entrée en vigueur de législations comme la réforme de l’assurance chômage, qui a notamment amené une réduction de la durée d’indemnisation des demandeurs d’emploi, ont fait des chômeurs une cible privilégiée. Une situation, bientôt aggravée par de nouveaux projets, qui conduit à une augmentation conséquente du recours à l’aide alimentaire ou du nombre de personnes en surendettement.

Dans le même temps, la politique dogmatique du gouvernement de baisse de la fiscalité des plus aisés et des grandes entreprises s’est traduit par un dérapage budgétaire extrêmement conséquent comme l’a souligné la commission des finances du Sénat. Les finances publiques de notre pays affichent un déficit record à 5,7% du PIB et une dette à plus de 3 000 milliards d’euros. Emmanuel Macron et son ministre de l’économie Bruno Le Maire avaient pourtant hérité lors de leur arrivée au pouvoir d’un déficit réduit en dessous de la barre des 3%. Et l’on voudrait encore faire croire que les mauvais gestionnaires sont les élus locaux !

Après un premier train d’économies de 10 milliards d’euros, un second tour de vis est annoncé pour 2025 de près 20 milliards d’euros au détriment des investissements d’avenir et de la protection des plus fragiles. Et il y a fort à craindre que le gouvernement veuille faire injustement payer les collectivités territoriales. Elles ne sont pourtant aucunement responsables de cette situation catastrophique ! Leurs budgets sont votés en équilibre, leurs emprunts vont exclusivement à l’investissement et sont remboursés par leur autofinancement. Elles ont aussi déjà beaucoup participé à la solidarité financière. Selon l’AMF, depuis 10 ans, l’Etat a déjà ponctionné plus de 70 milliards d’euros sur les dotations du bloc communal, réduisant d’autant leurs possibilités d’action. Alors qu’elles portent plus de 70% de l’investissement public civil du pays soutenant ainsi la croissance et qu’elles assurent des services publics de proximité essentiels, les coups portés aux collectivités sont aussi injustes que contreproductifs.

L’austérité n’est une fatalité que si le gouvernement décide de sacrifier les Français au profit exclusif des super privilégiés. Il est temps d’en finir avec le désarmement fiscal ! Plutôt que de sélectionner les pauvres méritants par le durcissement de la conditionnalité des aides, l’Etat doit jouer son rôle redistributeur et remettre à plat son modèle fiscal en faisant participer de façon plus juste et équitable les plus aisés et les grandes entreprises, et ne pas laisser les collectivités faire face, seules en première ligne, à l’explosion des inégalités.