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Sécurité : chacun doit prendre ses responsabilités.

Dès qu’elle en a l’occasion, la droite brestoise, comme la majorité présidentielle d’ailleurs, cherche à semer la confusion dans les esprits en matière de sécurité et de tranquillité publique. A de nombreuses reprises, par voie de presse ou en conseil municipal, les élus de l’opposition accusent le maire et notre majorité, forcément responsable à leurs yeux de tous les maux de la terre.


Or, en la matière, il faut aller au-delà de ces postures politiciennes et des prises de position électoralistes. Car si on les écoute, le maire devrait tout à la fois surveiller l’ensemble des citoyens circulant en ville, empêcher les délits, arrêter, poursuivre et condamner les fauteurs de troubles...
Ce ne sont ni les responsabilités du maire, ni ce pour quoi l’équipe de Brest en Marche a été élue. Assurer l’ordre public, poursuivre et sanctionner les délits, c’est d’abord et avant tout la responsabilité de l’Etat, de la police et de la justice. S’il est un domaine qui ne supporte pas le mélange des genres, c’est bien celui-là.
Les effectifs de police, à Brest, ont diminué d’un quart en quelques années à cause de la fameuse Révision Générale des Politiques Publiques. Comment imaginer que les fonctionnaires de police puissent être aussi efficaces en étant nettement moins nombreux ? Leur difficile mission est de plus compliquée par l’absurde politique du chiffre et du résultat dictée par le ministre de l’intérieur, qui détourne les effectifs de leur véritable mission pour leur faire produire des statistiques mensuelles.
La situation de la justice n’est guère meilleure. On se souvient du mouvement social inédit chez les magistrats il y a quelques mois, et de la crise qu’avait provoquée la réforme de la carte judiciaire de Mme Dati. Les faits sont là : aujourd’hui, la chaîne judiciaire est en crise du début à la fin, de la prévention de proximité aux réponses pénales et à la réinsertion. Ce ne sont pas des nouvelles lois qui permettront plus d’efficacité, mais bien des moyens et des effectifs pour faire appliquer les textes déjà existants.
Cette réalité, la droite ne la connaît que trop bien, mais elle refuse de l’avouer. Pour ne pas en débattre, elle utilise une vieille ficelle de magicien : attirer l’attention ailleurs pour cacher ce que l’on devrait voir. Alors elle agite des chiffons rouges pour mieux masquer la réalité de la politique nationale de sécurité publique. Pour la droite brestoise, ces chiffons rouge s’appellent tantôt police municipale, tantôt vidéosurveillance.
D’autres maires, y compris de gauche, se sont laissé prendre à ce piège. Pour compenser le recul de l’Etat, ils ont décidé de jouer un rôle qui n’est pas celui du premier magistrat de la ville. Résultat : pour des coûts de fonctionnement exorbitants, parfois jusqu’à 10 millions d’euros par an pour des villes moyennes, la délinquance n’a pas reculée et s’est simplement modifiée ou déplacée. Des sommes qui, du coup, ne sont plus disponibles pour le renouvellement urbain, la cohésion sociale ou les actions en matière d’éducation. Les sirènes de la surenchère sécuritaire sont sans lendemain : tant que la police et la justice n’ont pas les moyens leur permettant d’accomplir leur mission, les problèmes ne se résoudront pas par miracle, et même s’aggraveront si les collectivités ne remplissent plus leurs missions de départ.
Car il existe, en revanche, un autre domaine où les équipes municipales ont tout leur rôle à jouer. C’est celui de la prévention. Cela passe par un travail de partenariat avec les équipes éducatives et les différents acteurs du Projet Educatif Local ; par la participation aux dispositifs de prévention en collaboration avec les services de l’Etat ; par l’aménagement de l’espace public en prenant en compte de manière innovante les problématiques de sécurité ; par l’action sur la tranquilité publique, notamment sur les questions de vie nocturne, à travers une démarche concertée avec les acteurs concernés. Anne-Marie Cibaud, adjointe à la prévention et à la tranquilité urbaine, oeuvre dans toutes ces directions dans son mandat, en lien direct avec François Cuillandre.

 

Là est le rôle du maire et de son équipe municipale. Il ne s’agit pas de confondre les rôles, ni de faire de l’agitation à l’approche des élections. Il s’agit de prendre les responsabilités qui sont les nôtres, sérieusement et sans tabou, et de maintenir les services de l’Etat dans le rôle qu’ils doivent jouer. C’est tout autre chose que de manier des slogans et jouer avec les peurs pour se faire entendre. C’est ça, faire de la politique intelligemment, dans le respect des citoyens et de la démocratie.