Prétextant d’assurer un accueil dans les écoles maternelles et primaires les jours de grève, le gouvernement généralise ce droit d’accueil à tous les cas d’absences d’enseignant. Ce projet de loi est pernicieux et dangereux : il organise le dévoiement des missions de l’éducation nationale. Le gouvernement s’enorgueillit du soutien des parents mais ils ont été trompés ! Aucun parent n’acceptera le remplacement des heures d’enseignement par du simple gardiennage en cas d’absence du professeur de leur enfant.
Les sénateurs socialistes, pour leur part, agissent contre ce qu’il faut bien appeler la braderie de notre service public d’enseignement.
Nous ne pouvons accepter non plus le durcissement des conditions d’exercice du droit de grève des enseignants qui ne permettra pas en contrepartie d’assurer la continuité du service public puisque c’est de la garderie qui est mise en place et non de l’enseignement.
Il faut rappeler et défendre le fait que l’obligation d’assurer un enseignement reste la règle en matière de remplacement, que l’accueil les jours de grève relève bien de la mission de l’Etat et non des communes qui n’ont pas les moyens ni le personnel de l’assurer, que des qualifications soient exigées pour les personnels qui assureront l’accueil des enfants, et que la compensation financière de l’Etat couvre l’intégralité des dépenses engagées par la commune.
Les sénateurs socialistes voteront contre ce projet de loi qui brade le service public de l’éducation, se défausse sur les communes, sans les moyens nécessaires, d’une compétence relevant de l’Etat, n’assure pas aux parents un accueil digne de ce nom, pour leurs enfants, en cas d’absence des enseignants et stigmatisent les enseignants dans l’exercice d’un de leurs droits fondamentaux.
Source : blog d’Alain Queffelec