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Tramway : Déclaration de François Cuillandre au conseil communautaire du 10 septembre

Jeudi 10 septembre se réunissait un conseil communautaire extraordinaire, afin de voter la déclaration de projet concernant le Tramway. Etape nécessaire après l’avis de la commission d’enquête, et pour que le préfet signe la déclaration d’utilité publique. Etape symbolique, aussi, pour un projet qui entre dans sa phase décisive, après 21 ans de débats et d’études.
Voici l’intervention prononcée par François Cuillandre, Président de Brest Métropole Océane, en début de conseil.

Chers collègues,
Vous avez devant vous un Président tout particulièrement heureux qui ouvre cet après-midi cette séance extraordinaire. Extraordinaire, elle l’est à deux titres : une seule délibération, ce qui n’est pas habituel, mais une délibération qui justement n’est pas ordinaire et qui concerne notre projet de tramway.
Cette délibération est à la fois un aboutissement et un commencement.
-  aboutissement d’un long processus parfois semé d’embûches -j’y reviendrai ;
-  commencement d’une nouvelle étape, marquée par des travaux dans l’agglomération, avec tous les inconvénients qui en résultent mais que nous essayons de réduire dans la mesure du possible. Ce que nous vivons s’apparente à une sorte d’intervention chirurgicale. L’opération est en cours, et tout sera mis en œuvre pour que les délais soient tenus. Rendez-vous en juin 2012 pour l’inauguration.
Je ne vous ferai pas l’historique du tramway à Brest. Je n’évoquerai pas le péril jaune d’avant-guerre, qui explique sans doute en partie la méfiance de nos anciens à l’égard de ce mode de transport, alors qu’ils en seront certainement les principaux bénéficiaires.
Le projet de tramway a été initié par Georges Lombard, en 1988. Il avait une vraie ambition pour Brest et je veux ici le saluer. Le dossier a été repris par Pierre Maille, assorti -c’était un engagement électoral- d’une consultation populaire. Les promesses électorales sont faite pour être respectées, mais le résultat du scrutin nous a fait perdre 10 ans et des financements.
Notre équipe a repris le projet en 2001. Ce fut un des thèmes de la campagne électorale, dont vous connaissez l’issue. Nous avons engagé sans attendre le processus sous toutes ses formes et je voudrais ici remercier les deux vice-présidents qui en ont été les chevilles ouvrières : Annick Cléach et Marif Loussouarn, présentes aujourd’hui mais dans les rangs du public. Le scrutin de mars 2008 n’a pas contredit les choix opérés. Aucun démocrate ne peut le contester.
Je vais laisser à Alain Masson le soin de présenter le détail de cette délibération mais chacun aura pu constater que les conclusions de la commission d’enquête nous confortent dans les choix stratégiques que nous avons effectués, même si elles sont -et c’est normal- assorties de quelques réserves et recommandations. Pourtant, que n’ai-je pas entendu ou lu depuis maintenant 8 ans !, même si partout en France des villes, parfois plus petites que la nôtre menaient des projets similaires.
Vous me permettrez d’en tirer une sorte de philosophie politique, bien éloignée des querelles politiciennes. Et de citer un grand ancien, Jean Jaurès -je peux le faire car même le Président de la République l’a fait- qui disait (je parle de Jaurès, pas du Président) : "le courage consiste à dire oui quand la foule dit non". Et, pour moi, le courage politique consiste à agir pour ce qu’on considère être l’intérêt général et non pour la seule motivation d’assurer sa réélection.
Je pense que nous avons eu raison. Je pense que les brestois ont compris l’intérêt du projet. Je suis persuadé que le tramway sera plébiscité dès sa mise en service et que la demande d’une deuxième ligne sera immédiate.
Bien entendu, tout n’est ni simple, ni rose.
-  les travaux sont un mauvais moment à passer et tout doit être mis en œuvre pour aider le commerce à le traverser le mieux possible. Pour le reste, je rappelle cette vérité tellement évidente qu’on finit par l’oublier : la voirie n’appartient pas aux riverains mais à tout le monde !
-  le coût est une réalité indéniable mais l’impact socio-économique du projet l’est aussi. 18 millions de voyageurs, c’est-à-dire 50 000 par jour… Quel autre projet porté par notre collectivité peut intéresser quotidiennement autant de nos concitoyens ?
Vous me permettrez pour terminer deux références à l’actualité :
-  la crise économique et sociale. Elle est là, elle dure et bien malin celui qui peut dire quand nous en sortirons. Même s’il n’a pas été conçu dans cet objectif, notre projet permet de donner un ballon d’oxygène au secteur des travaux publics. L’Etat ne s’y est pas trompé en définissant son plan de relance ;
-  l’écologie et le développement durable. L’actualité nous parle beaucoup de taxe carbone. Celle-ci, quel qu’en soit le niveau, ne doit pas être utilisée pour réduire le déficit budgétaire, mais pour inciter ménages et industriels à changer leurs comportements. A condition que l’alternative leur soit proposée. Eh bien, le tram c’est, si vous me permettez l’expression, notre contribution à la taxe : 5 400 tonnes de CO² en moins par an dans l’atmosphère.
Voilà, chers collègues, quelques mots d’introduction au débat et je vous propose qu’Alain Masson, que je remercie pour son implication dans ce dossier, présente la délibération avant de l’engager.