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Nicolas Sarkozy élude les vraies questions au Congrès des Maires.

Nicolas Sarkozy devant le Congrès des maires, un non-évènement ? En tous les cas, on ne peut pas dire que le discours du Président de la République ait été particulièrement novateur.

N’ayant pas eu le courage de venir défendre la réforme territoriale l’an dernier, alors qu’elle était en discussion, c’est à une sorte d’explication de vote que s’est livrée le chef de l’Etat. Celui-ci, comme a son habitude, s’est montré satisfait de lui-même et a voulu défendre un texte qui cristallise les inquiétudes des élus.

Un discours, au final, longuement ressassé par le gouvernement. Et donc une occasion manquée : celle d’engager un vrai débat, de répondre clairement aux questions et d’assumer les choix. Est-ce par incompétence ou par mauvaise foi - toujours est-il que l’intervention présidentielle ne restera pas dans les mémoires comme un modèle de connaissance des enjeux territoriaux, du fonctionnement de la décentralisation et des difficultés auxquelles sont confrontés les territoires.

Asphyxie financières des départements ? La promesse d’une solution fin 2011 pourrait prêter a sourire si les conséquences n’étaient pas aussi dramatiques pour les services publics locaux.

Dépense publique trop importante ? Encore une fois, la droite mélange volontairement les budgets équilibrés des collectivités, qui empruntent pour des investissements d’avenir, de celui de l’Etat, qui s’endette pour finir l’année.

Clarification du fonctionnement territorial ? La réforme vient, au contraire, rajouter des couches au mille-feuilles territorial, et les élections seront les plus incompréhensibles de l’histoire de la décentralisation.

Certes, des vrais sujets ont été abordés. L’excès de normes dans des domaines entièrement gérés par les collectivités, les déserts médicaux ou encore la répartition des compétences à redéfinir.

Mais les promesses, à plus forte raisons quand elles sont démagogiques, ne sont plus audibles aujourd’hui. Ce qu’il faut, c’est redéfinir le rôle de l’Etat, rétablir l’autonomie des collectivités, et redonner aux territoires les moyens qu’ils réclament.

La question n’est pas, comme le crois Laurent Prunier dans Le Télégramme, celle de la dépense. La question est celle de la justice, de l’équité, des dynamiques territoriales et des services publics. Mais sur ces questions, il y a bien longtemps que la droite n’a plus ni idée, ni proposition.