Peut-on défendre tout et son contraire ? L’exercice est difficile, mais il faut bien reconnaître que la droite locale y arrive avec brio. La démonstration nous a été donnée à l’occasion des derniers conseils communautaires. Que ce soient les représentants de l’UMP ou les maires de droite, il ne s’est pas trouvé de critiques plus acerbes contre les conséquences de la réforme fiscale, et en particulier les effets sur la taxe d’habitation. Et chacun de dénoncer avec virulences les retombées des réformes... du gouvernement.
De la même façon, l’élu UMP Stéphane Roudaut n’a de cesse de critiquer la Taxe Locale sur les Publicités Extérieures, taxe payée par les commerçants pour leurs enseignes. Là encore, les conséquences seraient dramatiques, les taux seraient trop élevés et le commerce s’en trouverait affaiblit. C’est pourtant, là aussi, une réforme voulue par le gouvernement, dans le cadre du grenelle de l’environnement, et soutenue par la majorité dont se réclame le même Stéphane Roudaut.
Il est un peu facile d’accuser la majorité municipale ou communautaire de tous les maux lorsqu’elle ne fait qu’appliquer les réformes qui lui sont imposées par le gouvernement. Celles-ci ne peuvent pas être les meilleures des réformes lorsqu’elles sont votées à Paris et les pire des inepties lorsque nous devons les appliquer localement.
Les exemples de ces discours contradictoires sont nombreux. Il ne se passe pas un conseil sans que les représentant de la droite ne se désolent à Brest de ce qu’elle fait voter à l’Assemblée. Hypocrisie ou schizophrénie ? Il ne nous appartient pas de répondre. On pourrait, en revanche, espérer un peu plus de courage politique et de cohérence de la part d’élus qui semblent parfois découvrir bien tardivement les conséquences des politiques qu’ils soutiennent, qu’ils défendent et qu’ils mettent en place à l’échelle nationale.
