Ces derniers mois, la situation de réfugiés et de migrants dans notre ville est revenue sur le devant de la scène, avec des situations difficiles qui ont suscité une émotion légitime. En ce moment même, plusieurs émigrés dorment dehors, au port de commerce, avec des enfants en bas âge. Cet été un groupe de Kosovar s’était retrouvée dans une situation semblable.
Ces situations de détresse humaine se suivent et se ressemblent. Trop pour que l’on puisse prendre cela pour un simple fait divers : il s’agit bien là d’un problème politique.
A l’origine du problème, la situation des Service de coordination et d’orientation des demandeurs d’asile. (SCODA) Ce sont eux qui ont en charge d’instruire les dossiers des demandeurs d’asile et de les orienter pour trouver des solutions d’urgence, notamment en matière d’hébergement.
Or, ces services sont, eux aussi, victimes de la Réforme Générale des Politiques Publiques. La structure qui existait au port de commerce a été fermée en 2009, tout étant regroupé à Rennes. La mobilisation des élus locaux et des acteurs de terrains a tout de même permis de sauver une antenne sur notre agglomération. Mais tous ces changements ont été accompagnés de réduction de moyens et de personnel. Si bien qu’à Rennes, comme à Brest, les services de l’Etat sont complètement débordés.
Car il s’agit bien là des services et des compétences de l’Etat. L’accueil des immigrés et des demandeurs d’asile est une politique nationale et en aucun cas du ressort des collectivités locales.
La situation est donc, aujourd’hui, catastrophique. Les SCODA sont débordés et les préfets ne veulent pas assumer leurs responsabilités. Nous en sommes même rendus à la situation absurde ou le préfet d’Ile et Vilaine donne des billets de trains aux migrants, en leur faisant miroiter une solution sur Brest, pour que ceux-ci ne restent pas dans la capitale rennaise. Et voilà comment certains d’entre eux arrivent à Brest.
Conséquence : les situations dramatiques se multiplient, ici, à Rennes, mais plus largement partout en France. Le gouvernement, par idéologie, par électoralisme, par dogmatisme ne veut pas donner les moyens nécessaires pour résoudre ces situations de Crise. Quand une gestion calamiteuse d’ajoute à des politiques migratoires inhumaines, cela donne ces situations où hommes, femmes et enfants se retrouvent livrés à eux même, et soumis au bon vouloir des préfectures.
Jusqu’à présent, les solutions se sont réglées au cas par cas, grâce à la pression politique et médiatique exercée sur les services de l’Etat. Mais nous n’en sommes qu’au début. Les effets de la réforme vont de plus en plus se faire sentir, et, si rien ne change, l’hiver risque d’être désastreux pour la situation des migrants.
Il n’existe qu’une seule solution pour accueillir de façon digne et humaine les personnes qui arrivent dans nos régions, à la recherche d’une vie meilleure. Il faut que l’Etat rétablisse les moyens nécessaires pour répondre à toutes les situations, et apporter des réponses dans l’urgence. Ces moyens doivent être répartis sur l’ensemble des départements et des territoires. C’est la seule voie possible pour que les valeurs d’accueil d’une France, terre d’asile, puissent être respectées.