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SOBRENA : Il faut une véritable politique industrielle !

Le conseil de communauté de ce vendredi 30 septembre a été notamment l’occasion d’évoquer la situation inquiétante de la Sobrena.
Les nouvelles récentes concernant l’avenir de la réparation navale à Brest ont tout lieu d’inquiéter. Inquiétude d’une part pour l’avenir des salariés, ceux employés directement par l’entreprise du groupe Meunier, mais aussi pour les emplois induits. Inquiétude également, plus largement, pour l’avenir de la filière navale sur notre agglomération, et dans l’hexagone.
Car c’est bien de politique industrielle qui s’agit. Or, de politique industrielle, en France, il n’y en a pas. Ce ne sont pas les déplacements et les agitations présidentielles qui peuvent sauver, voire créer des emplois, mais bien une vision politique, une stratégie, un cap. Trois choses qui font cruellement défaut en la matière.
La construction neuve de bâtiments militaires est en train de disparaitre à Brest, puisqu’aucun bateau n’est sorti des formes de radoub de l’arsenal depuis le retour de la droite au gouvernement en 2002 - les dernières unités ayant été livrées sous le gouvernement Jospin.
Depuis, aucune décision politique n’a été prise par les gouvernements successifs pour favoriser le développement de l’activité du port. Il en est ainsi pour la déconstruction navale. Le premier débouché d’une filière de déconstruction française serait évidemment les bâtiments désarmés de la marine qui rouillent en nombre sur le bord de nos côtes. Il ne tient qu’au propriétaire de décider de les déconstruire, et de le faire en France, en ouvrant une filière industrielle stratégique. Au lieu de ça, ces coques sont envoyées dans d’autres pays, ou laissées sur place.
La fermeture de la Sobrena marquerait la fin du premier site de réparation navale civile de France. Ce n’est pas que l’avenir d’une entreprise et de ses salariés qui est en jeu, mais de toute une filière, avec ses compétences et son potentiel. Aucune décision n’a été prise, aucun soutien de l’Etat n’est venu conforter cette filière et la soutenir face à la concurrence espagnole ou polonaise.
De notre côté, nous avons affirmé de façon continue notre soutien à cette activité, notamment en finançant la rénovation de la forme n°1. Nous l’affirmons à nouveau aujourd’hui, en rencontrant les syndicats et en nous mobilisant, au côté des salariés et de l’entreprise, pour faire notre possible, à notre niveau, pour qu’un avenir puisse être envisagé, et que l’activité industrielle du port de Brest se poursuive. Soutien affirmé, aussi, à l’emploi industriel du port de commerce en nous engageant et en nous investissant pour le développement d’une filière industrielle d’énergies marines.
Seulement, sur ce type de filières industrielles et d’activités économique, rien n’est possible sans une volonté politique globale, sans une stratégie nationale de défense de l’emploi. Cette volonté fait totalement défaut aujourd’hui, et les gouvernements de droite successifs ont laissé la France se désindustrialiser sans rien faire, sans aucune préoccupation pour la défense des emplois, de l’outil industriel hexagonal et de l’aménagement du territoire.
Les socialistes affirment que l’Etat doit assumer pleinement sa compétence en matière de politique industrielle. Une autre politique doit être mise en place, qui redonne à la puissance publique, à l’échelle nationale, un rôle de pilotage en la matière, et les outils nécessaires pour investir et soutenir les acteurs des filières stratégiques. Ces priorités ont été affirmées clairement et avec constances tout au long de ces derniers mois. Mais, pour cela, il faut un changement de majorité. Cela est plus qu’urgent.