Depuis 4 ans, les budgets des collectivités souffrent de nombreux facteurs extérieurs. Des conséquences des crises successives mais aussi des choix du gouvernement, qui nous amènent aujourd’hui à la crise la plus inquiétante pour les élus que nous sommes : la crise citoyenne.
Pour Yann Guével, Vice-président chargé des finances et Président du groupe socialiste, « notre démocratie est aujourd’hui sous respiration artificielle et nous connaissons le nom du respirateur : le 49.3. Un respirateur déjà utilisé 22 fois par la 1ère Ministre ! ».
C’est dans ce contexte que le Conseil de Brest métropole de ce mois de décembre a examiné le rapport d’orientations budgétaires de la métropole pour 2024.
Des difficultés des collectivités aggravées par le désengagement de l’Etat
Force est de constater que le seul lieu de démocratie vivante qu’il reste aujourd’hui, c’est les collectivités territoriales, qui sont en première ligne. Et pourtant, l’Etat réduit toujours plus leur pouvoir d’action et leur autonomie financière comme l’a récemment souligné la Cour des Comptes. Ces dernières années, c’est donc seules qu’elles supportent les conséquences de toutes les crises.
Néanmoins, pas un seul 49.3 pour construire notre budget qui se doit d’être à l’équilibre. « A Brest métropole, nous savons ici construire collectivement un budget équilibré porteur d’une vision d’avenir et de projets partagés, en étant capable de dépasser nos différences pour nous rassembler sur l’essentiel. C’est ainsi que, depuis 50 ans, nous avons su faire avancer notre territoire. » a rappelé Yann Guével lors du débat d’orientations budgétaires.
Une situation financière saine et solide, fruit d’une gestion rigoureuse
L’année 2024 en sera une nouvelle étape grâce à une situation financière robuste boostée par nos choix et permettant à notre métropole de poursuivre son développement. Un développement attentif à la qualité de vie, attentif à la cohésion sociale et à la qualité de notre environnement. Ainsi Brest métropole affiche en cette fin 2023 des équilibres financiers solides. Malgré le contexte économique incertain (faible croissance, inflation élevée, risques financiers…), Yann Guével a réaffirmé notre cap pour 2024 : « nos engagements fondamentaux pris en 2020 devant les habitantes et les habitants de notre métropole seront tenus. Nous ne dégraderons pas nos services publics de proximité, nous ne construirons pas moins de logements, nous ne réduirons en aucun cas nos investissements pour mener les transitions écologiques et faire baisser le poids de notre dette climatique pour les générations futures quand celle de l’Etat ne cesse d’augmenter. Nous amplifierons nos efforts financiers car nous connaissons la faculté de notre métropole à être la locomotive de tout l’ouest breton. »
Des recettes fiscales en progression, mais sans hausse du taux de la taxe foncière pour le contribuable brestois.
Concernant les décisions locales en matière de fiscalité, nous envisageons de revaloriser en 2024 le taux de la taxe foncière de 3,72% à 4,12%, pour conforter notre situation financière. « Néanmoins, afin de préserver le pouvoir de vivre des brestoises et des brestois, cette hausse du taux à la métropole sera neutralisée par une baisse équivalente sur le taux de la taxe foncière de la Ville de Brest » a annoncé le Vice-président aux finances. Parallèlement, la maîtrise des dépenses de fonctionnement reste bien entendu un enjeu majeur de notre stratégie budgétaire face à de nombreuses dépenses subies.
Un effort d’investissement inédit
Le pilotage de l’effort d’investissement et la maîtrise de l’endettement sont les deux autres piliers essentiels de notre stratégie financière. Au total pour 2024, 209M€ de crédits de paiement sont à inscrire.
→ Le projet Mon réseau grandit (2e ligne de tram et BHNS) : Cette fin d’année 2023 est marquée par l’entrée dans la phase de réalisation concrète du projet dont le coût actualisé est établi à 225M€ HT.
Lors de la réalisation de la 1ère ligne de tramway, les élus socialistes avaient mis un point d’honneur à privilégier le passage au cœur du quartier de l’Europe au lieu de suivre le simple linéaire de la route de Gouesnou. Un choix politique fort de désenclavement du quartier que plus personne ne conteste aujourd’hui au vu du succès rencontré.
« Pour cette seconde ligne, nous souhaitons qu’elle irrigue les quartiers prioritaires en déviant la ligne d’un parcours linéaire le long de l’avenue Le Gorgeu. Un choix que la métropole porte, avec le conseil municipal de Brest, pour apporter les mobilités douces au plus près de ceux qui en ont besoin dans le quartier de Bellevue et de l’université. » Yann Guével
Mais force est de constater qu’en 20 ans, le contexte de financement a changé. Pour la 1ère ligne, l’Etat avait contribué au passage dans Pontanezen à hauteur de 19M€ (72M€ au total) et le Conseil départemental de 4M€ (16M€ au total). Nous ne pouvons que regretter l’absence d’un accompagnent financier similaire aujourd’hui pour un projet de cette ampleur.
C’est pour cette raison que l’équipe municipale brestoise prend ses responsabilités en faisant le choix d’assumer ce qui relève de sa demande sur un projet métropolitain majeur. Dès lors, la Ville de Brest proposera à la métropole d’apporter un financement conséquent de 15M€. C’est un geste de solidarité de la Ville de Brest pour mener à bien ce projet d’avenir pour le développement de notre métropole tout en préservant son impact sur ses finances. « La droite brestoise nous dit que ce projet coûterait trop cher. Oui, n’en déplaise à ceux qui ont une vision étriquée de notre métropole. Nous, nous savons que Brest Métropole est pôle d’équilibre pour l’ouest breton. C’est pour cela que nous portons un projet ambitieux de transformation des mobilités dans un monde où nous touchons chaque jour les effets du changement climatique. C’est avec de grands projets à 40 ou 50 ans que l’on construit l’avenir d’un territoire ! » a réagi Yann Guével.
Et ce projet emblématique ne sera pas le seul à avancer en 2024. Nos investissements irrigueront toute la métropole d’un modèle de développement urbain à la hauteur des enjeux du 21ème siècle. On peut citer :
→ Les grands projets urbains : nous poursuivrons la mise en œuvre des projets de transformation du Cœur de métropole : Grand projet rive droite, Projet Bellevue Penfeld, Projet Ville-Gare-Port, Projet Haut Jaurès, Projet Siamorphose.
→ Les aménagements de voirie : Nous inscrirons 8,15M€ pour les interventions sur le domaine public routier dont les aménagements dédiés aux vélos et ceux en lien avec les mobilités.
→ Les transitions : Nous lancerons des investissements massifs sur tout le territoire en faveur de la collecte des bio-déchets avec plus de 3,5M€ sur 2023-2026 pour offrir plus de solutions de tri des déchets alimentaires. 2,11M€ seront investis sur l’éclairage public pour favoriser les économies d’énergie.
→ L’enseignement supérieur : Parce que nous souhaitons conforter la place de notre métropole comme moteur de l’enseignement supérieur, la recherche et de l’innovation de l’Ouest Breton, notre effort d’investissement s’élèvera à plus de 3,1M€ en 2024.
→ Les grands équipements métropolitains : 6M€ seront inscrits pour l’évolution d’Océanopolis avec le projet Métamorphose. 2024 sera aussi l’année de la réouverture tant attendue du Quartz dont l’inauguration le 19 janvier prochain suivie d’un week-end de portes ouvertes, sera sans nul doute l’évènement culturel de la rentrée 2024. Un investissement qui s’est élevé à 23,2M€ TTC dont 13M€ financés par Brest métropole.
Une capacité d’investissement préservée pour l’avenir.
En définitive, pour ce qui concerne le financement de ce programme d’investissement ambitieux, l’ampleur du désendettement réalisé depuis la 1ère ligne de tram a confirmé la capacité de notre collectivité à recourir à l’emprunt pour financer sa politique d’investissement. Ainsi, nous ne ferons pas, à Brest métropole, le choix de l’austérité. C’est donc avec prudence, sérieux et rigueur mais déterminés à concrétiser nos engagements que nous abordons l’avenir de notre métropole au service de ses habitants. Et depuis ½ siècle, grâce à cette relation très forte qui lie les 8 communes de notre métropole, c’est bien cet intérêt général que nous avons toujours mis ici au cœur de nos choix avant les intérêts particuliers pour faire avancer notre territoire. Une cohésion qui a permis les plus belles réussites. « C’est ça le modèle de Brest métropole, celui d’un territoire de projets, porteur de stratégies d’avenir et d’un modèle de développement équilibré. Et c’est bien notre capacité à agir collectivement avec l’implication de toutes et tous qui nous a menés là où nous sommes aujourd’hui, comme à la reconnaissance du rôle moteur que nous jouons pour l’ouest breton » a conclu le Président du groupe socialiste.
