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Un an de mandat, ça s’arrose.... à l’eau !

Un an après les élections, Thierry Fayret, vice président de Brest Métropole Océane chargé du littoral et de la rade, fait le point sur le chemin parcouru en un an.


Il y a encore un an, le citadin que j’étais (et que je reste) n’imaginait pas tout ce qui existe en matière de gestion de l’eau. L’eau ne coule pas de source, ou plus exactement, ne coule plus de source ! Dans un environnement où l’homme a pris une place prépondérante par ses différentes activités, l’eau est devenue un élément naturel dont la qualité n’est plus assurée par la nature. L’eau est devenue une source d’enjeux et de conflits pour les différentes parties prenantes qui l’utilisent.

C’est au niveau de son cycle naturel que se fait la gestion de l’eau : dans les bassins versants. Un bassin versant (BV), c’est le territoire définit par la convergence naturelle de toutes ses eaux, vers un point donné. Pour faire plus imagé, toutes les goûtes de pluie qui tombent sur un bassin versant termineront dans le même fleuve, avant de rejoindre la mer.De la pluie à la mer, c’est cela le cycle de l’eau. Entre les deux, une multitude d’usages. Naturels d’abord puisque l’eau passe dans les sols et nourrie la faune et la flore. Agricoles ensuite puisque sans eau, pas d’agriculture. Humains enfin, pour des usages qui vont de la boisson aux loisirs en passant par l’industrie ou l’énergie. L’eau sert à tout et à tous. C’est par nature, avec l’air, le bien le plus commun et le plus vital qui soit.

Là où cela se complique, c’est que chacun de ces usages laissent une trace plus ou moins grande dans l’eau. L’eau est à la terre, ce que le sang est à l’homme. Certaines de ces traces sont sans conséquence et sont ensuite « digérées » par le milieu (biodégradabilité). D’autres, par leur intensité vont nuire ou rendre impossible les autres usages. Enfin certains usages vont laisser des produits qui persisteront des jours, des années ou des millénaires dans le milieu.

Gérer l’eau, c’est gérer ces conflits d’usages sur une ressource vitale pour beaucoup d’espèces, et aussi accessoirement pour l’Homme ! L’enjeu n’est pas tant de limiter les usages que d’en réduire leurs impacts à un niveau acceptable par le milieu. Chacun prend l’eau dans un état écologique acceptable pour son activité. Chacun doit la rendre au moins dans le même état aux autres (autres, avec un sens plus large que la simple espèce humaine).

La Commission Locale de l’Eau (CLE), sortes de « Parlement local de l’eau » à l’échelle d’un bassin versant, travaillent à l’élaboration d’un Schéma d’Aménagement et de Gestion de l’Eau (SAGE) qui donnent à la fois des objectifs quantifiés à atteindre et aussi des actions et un planning pour y parvenir.

Ce modèle français de gestion de l’eau est intelligent sur le plan politique. Il allie à la fois une réflexion globale intégrant l’ensemble du cycle sur lequel se pose la problématique (approche systémique), mais aussi propose une gouvernance faisant appelle à l’ensemble des parties prenantes à ce cycle. Ce n’est pas un modèle qui permet d’aller très rapidement, mais c’est assurément le modèle qui assure la plus grande durabilité de son produit de sortie.

L’eau est un sujet très riche sur le plan politique car il est accessible à tous. Son modèle de gestion pourrait être transposable à beaucoup d’autres sujets politiques. Au-delà du bassin versant de l’Elorn, c’est aussi un sujet de premier ordre sur le plan international, qui se cache derrière beaucoup des tensions actuelles.

Et ce n’est pas fini ... quelqu’un ne nous aurait pas dit que l’eau allait monter ?

Pour plus d’info sur les BV, le SAGE et la CLE : http://www.rade-brest.fr/