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Place de la Liberté : désinformation contre travail de fond

Le télégramme de vendredi dernier aurait de quoi effrayer celui qui ne connait pas Brest. La place de la Liberté, une zone de non droit ? N’en déplaise à leurs auteurs, la caricature n’a jamais fait avancer les choses. La Mairie de Brest, elle, a fait le choix de travailler sur le fond plutôt que de jouer sur les peurs... en pleine période électorale.

Dans le Télégramme de ce vendredi 29 mai, quelques riverains de la place de la Liberté s’expriment pour dénoncer le laxisme de la Ville face à des soi-disant nuits de décadence quotidiennes. La Mairie, une zone de non droit ? Avec la complicité de la Mairie ? Qui peut croire à une telle fable !

Face à ce courrier calomnieux, nous nous devons de rappeler quelques éléments qui, s’ils semblent évidents, ne le sont pas pour tous.

Une enquête est menée tous les jeudis soirs par les services de la Ville pour déterminer le nombre de personnes présentes sur la place et le type de public. Il s’agit en grande partie d’étudiants en première ou deuxième année d’études supérieures qui viennent là pour découvrir Brest et faire des rencontres. La politique de la Mairie n’est effectivement pas d’imposer un couvre-feu aux étudiants ou de les empêcher de se réunir. De là à imaginer qu’elle cautionne et favorise le dérangement occasionné, on frise la paranoïa.

Les rassemblements étudiants ont lieu essentiellement le jeudi soir. Parler d’évènements quotidiens relève donc de la mauvaise foi. De plus, les poubelles municipales ne sont pas disposées là pour servir de surf mais pour éviter que les jeunes ne laissent trop de verre ou de déchets sur la place. Ces rassemblements sont également l’occasion de faire de la prévention et la présence de la Croix Rouge, financée par la municipalité, s’explique par le besoin évident de sécuriser les lieux. Doit-on laisser une minorité plus violente faire la loi sur la place de la Liberté et mettre en danger les fêtards ?

Quelles solutions faudrait-il mettre en œuvre ? Barricader l’espace avec des cars de CRS pour éviter que les jeunes ne se rassemblent ? Cette option a été développée à Rennes et a engendré des violences urbaines bien plus graves que les nuisances que nous pouvons déplorer actuellement. Si aujourd’hui les rapports de police ne font pas état de vitrines brisées, nous n’osons imaginer la comparaison avec les dégâts qu’occasionnerait un tel dispositif.

A la répression pure et dure, la Mairie préfère une politique de concertation avec les étudiants sur le long terme.
Ces derniers sont parfaitement conscients des désagréments causés lors de ces soirées et travaillent avec les élus pour trouver de nouveaux espaces de rencontres sans pour autant déplacer le problème.

Enfin doit-on rappeler le bénéfice que les étudiants apportent à Brest ? En 2001, 110 millions d’euros étaient injectés dans l’économie locale grâce à la présence de nos 23 000 étudiants. Si les plaintes sont compréhensibles et méritent d’être entendues, la mauvaise foi ne l’est pas, la caricature non plus. Car, au fond, que cherche-t-on par une telle « tribune » ? Et qui se cache derrière cette lettre mystérieuse ? Qui cherche à mettre de l’huile sur le feu, au prix de mensonges et de désinformation grossière ? Une chose est sûre : alors que l’UMP axe la fin de sa campagne sur une prétendue insécurité, et cherche à tout prix à faire peur aux français, ce courrier, avec sa petite odeur de manipulation politique, tombe à point nommé...