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Sécurité et tranquillité : assumer nos responsabilités, sans mélange des genres...

Le conseil municipal du 29 juin a été l’occasion d’un vrai débat sur les politiques en matière de sécurité et de tranquillité publique. Et d’affirmer notre position et nos choix, face à la ritournelle classique de la droite : "il faut faire plus pour la sécurité, embaucher des policiers municipaux, mettre des caméras partout, et tous les problèmes seront réglés."
De notre point de vue, les choses sont claires. Il n’appartient pas à la ville de Brest, pas plus qu’a aucune collectivité territoriale, de prendre à sa charge la sécurité publique, qui est une mission essentielle de l’Etat. La police, comme la justice, sont du ressort de la République, et certainement pas d’un maire.
Reste que, en matière de prévention et de tranquillité urbaine, la ville a un rôle important à jouer. Un rôle, notamment, de coordination entre tous les acteurs, de prévention, de travail en équipe avec les services de l’Etat, les équipes pédagogiques, les acteurs de terrains ou les services publics concernés. Dans le cas du caillassage des bus qui ont eu lieu, à plusieurs reprises, le mois dernier, c’est ainsi à l’Etat qu’il appartient de retrouver les auteurs de ses faits, et de les traduire devant un tribunal. Sur ce problème, la mairie a joué son rôle, en travaillant en étroite collaboration avec bibus, avec les acteurs de terrains et les services de l’Etat.
Cela dit, on ne peut que s’interroger fortement sur les discours qui sont tenus par l’UMP. Parce que dénoncer l’insécurité et demander des mesures radicales est facile. Les discours sont toujours faciles à tenir. Mais la baisse des effectifs de la police nationale est une réalité. Il y a, à Brest, plusieurs commissariats vides. Et le nombre d’agents en poste diminue constamment, au même rythme que l’ensemble des services publics sous le gouvernement Fillon.
Nous devons réaffirmer, avec force, que la sécurité relève de l’Etat. La police municipale n’a pas à se substituer aux services de police. Son coût serait sans aucune proportion avec son efficacité réelle. D’autre part, ce serait un très mauvais signal, puisque partout ou une police municipale a été mise en place, l’Etat s’est désengagé et a réduit ses moyens. Il en va de même pour la vidéosurveillance. Faire croire qu’il suffit de couvrir la ville de caméras pour tout résoudre est démagogique. Il n’y a pas, derrière chaque caméra, quelqu’un pour observer ce qu’il se passe, et près à intervenir au cas où. Ces systèmes représentent des coûts exorbitants et sont, là encore, d’une efficacité très contestable : Londres, qui est une des villes les plus vidéosurveillées au monde, n’a pas vu la délinquance disparaitre pour autant.
Cela n’empêche pas, au cas par cas, de réfléchir à la mise en place de système d’enregistrement vidéo. Il s’agit là d’un dispositif bien différent, puisque les caméras ne sont placées que dans un espace privées précis, et le visionnage ne peut se faire que par l’autorité judiciaire une fois les délits commis. C’est déjà ce type de dispositif qui est en place dans les bus, par exemple. Mais cela ne correspond qu’à des besoins extrêmement limités, pour assurer le sentiment de sécurité des agents municipaux dans le cadre de leur travail. Il est donc totalement inenvisageable de placer sous surveillance des quartiers entiers, ou de se mettre à développer à grande échelle, comme le voudrait le gouvernement, des systèmes qui permettraient de surveiller les habitants en pleine rue, sur l’ensemble de la ville.
Autant de débats, autant de points de désaccords, et même de clivage, entre la droite et la politique que nous menons. Avec une conviction : c’est d’abord la prévention, l’éducation, la lutte contre les inégalités et les services publics de qualité qui garantiront, à l’avenir, le vivre ensemble et la tranquillité de tous. Et chacun, en la matière, doit agir selon ses compétences, sans mélange des genres, et sans chercher à tout pris à empiéter sur les plates-bandes des autres institutions.