Dans une enquête basée sur les données de ses GPS, Tom Tom a rendu public hier un « classement » des difficultés de circulations dans les villes Françaises. Un classement qui a de quoi surprendre, puisqu’il ne tient compte que de la circulation intra-muros. Brest se retrouve ainsi 7eme ville en terme de difficulté de circulation, devant Paris ! La méthode employée pose question. En effet, si l’offre de transport en commun est très développée dans la capitale, tout se complique dès que l’on franchit le périphérique : il y avait, ce matin même, 330 km de bouchons sur le réseau francilien. Rien à voir avec les ralentissements que peut connaître, par moment, notre ville. D’ailleurs, un classement effectué par l’INRIX, société spécialisée dans le trafic routier, place Paris comme capitale européenne la plus embouteillée... et Brest n’apparait même pas dans les des 25 premiers !
Le classement de Tom tom est donc sujet à caution. Il n’en reste pas moins que, comme toutes les métropoles, Brest est concernée par des ralentissements de circulation. Cela n’est guère étonnant. Toutes les villes traversées en deux par un cours d’eau large ou encaissé connaissent des difficultés de franchissement.
Alors, quelles solutions ? Elles sont de deux ordres. Tout d’abord, les aménagements d’infrastructures. Dans ce domaine, Brest, du fait de son histoire, est plutôt bien adaptée à la circulation automobile, et est assez largement maillée de grands axes structurants, notamment dans sa périphérie. L’essentiel est d’éviter le passage de transit par le centre, et donc de ne pas envoyer un flux de voiture vers le centre ville quand elles n’ont rien à y faire. A cet égard, il reste donc principalement un axe à traiter : le désengorgement de Lambézellec et du boulevard de l’Europe. C’est tout le sens du projet du contournement de Lambézellec par le Nord, que nous avons déjà évoqué plusieurs fois sur ce site.
L’autre solution, c’est évidement de développer des modes de transport alternatifs. Le tramway est évidement le fer de lance de cette nouvelle offre. Il permettra notamment aux automobilistes venant de l’extérieur de l’agglomération de se garer dans les parkings relais et de prendre les transports en commun. Il rendra également inutile l’utilisation des voitures pour bien des trajets dans les zones desservies par la ligne du tramway. Une seule ligne ne suffira certes pas, notamment pour désengorger le trafic nord sud. C’est pour cela que nous souhaitons étudier rapidement la faisabilité d’une deuxième ligne de tramway qui viendrait renforcer la première.
Certes, comme le souligne Ouest France, les travaux d’infrastructure occasionnent temporairement des difficultés supplémentaires de circulations. C’est un mal nécessaire : tout comme des habitants doivent supporter la gène de travaux pour refaire leur salle de bain, nous devons prendre notre mal en patience pour que, dans moins de deux ans, le tramway puisse venir alléger considérablement le trafic.
Mais le tramway n’est pas tout, et c’est l’ensemble de nos habitudes qu’il faut repenser. Des infrastructures pour les vélos sont progressivement mises en places pour rendre plus sûr et plus agréable l’utilisation des deux roues. Des Plans de Déplacements en Entreprise sont élaborés pour favoriser le recours aux transports en commun. Le Conseil Général met en place des aires de covoiturage dans tout le département. Des travaux sont faits pour que la circulation soit apaisée dans les zones les plus denses. L’axe Siam-Jaurès est devenu piétonnier...
Vouloir réadapter complètement la ville à la circulation automobile serait une erreur. Ce qui compte, ce n’est pas l’absence totale de bouchons, c’est bien que chacun ait la possibilité de se déplacer facilement et librement, quel que soit le moyen de transport. Cela, l’étude de Tom tom ne l’aborde pas. Mais c’est notre priorité pour les années à venir et, dès les travaux terminés, les effets s’en feront vite sentir !