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Lutter contre l’habitat indigne.

La France compte 3,6 millions de personnes mal logées, notre agglomération est elle aussi touchée par ce problème. Que fait la communauté urbaine pour y remédier ? Franck Respriget, conseiller communautaire, président de la commission de lutte contre l’habitat indigne et la précarité énergétique, fait le point sur ces questions.

Interview de Franck Respriget, conseiller communautaire, président de la commission de lutte contre l’habitat indigne et la précarité énergétique.

• Qu’entend-on par « Habitat indigne » ?

Théoriquement, c’est un habitat qui porte atteinte à la santé et/ou à la sécurité des occupants. Il recoupe les situations de péril, d’insalubrité ou encore des locaux inhabitables par nature.
Pratiquement, ce sont des logements qui cumulent souvent les difficultés : problème électrique, risque d’intoxication au monoxyde de carbone, affaissement de plancher, manque d’éléments de confort, forte humidité...

• Dans quelle mesure notre agglomération est-elle concernée ?

3,6 millions de personnes sont mal logées en France aujourd’hui. Aucune région n’est épargnée : les zones urbaines comme rurales, les locataires comme les propriétaires occupant leurs logements.

Brest, comme toutes les grandes agglomérations urbaines, est concernée par l’habitat indigne. Ce sont des locataires aux ressources modestes et aux situations professionnelles précaires qui ne peuvent accéder au marché de l’immobilier classique où les garanties à donner au bailleur sont souvent impossibles à remplir par ces ménages fragiles.
Ainsi, un marché « parallèle » se crée où les locataires acceptent des logements en mauvais état auprès de bailleurs qui, en contrepartie, sont moins regardants sur les garanties fournies. Les propriétaires qui occupent leur logement sont aussi touchés dans les communes dites périurbaines. Ils sont souvent plus difficiles à identifier.

• Que fait la communauté urbaine pour y remédier ?

Depuis 1975, Brest métropole océane a mis en place une politique volontariste en faveur de la réhabilitation du parc privé. Aujourd’hui, environ 500 logements par an sont rénovés à travers des aides octroyées aux propriétaires occupants, bailleurs et copropriétés.

Les opérations programmées, telles que celle de St Martin ou encore celle de Recouvrance qui se met en place, participent à l’amélioration globale des conditions de logement.

Malgré tout, des situations complexes mêlant certes des questions de bâti, mais aussi des problématiques juridiques, financières et sociales ne se réglaient pas. Brest métropole océane a donc engagé un nouveau dispositif avec ses partenaires en 2011 pour s’attaquer à la rénovation de ces points noirs dans le respect des ménages souvent très fragiles.

• Brest est souvent pris en exemple pour la lutte contre l’habitat indigne. Pourquoi ?

La problématique du logement, qu’il soit public ou privé, a toujours été centrale dans la mise en œuvre des politiques de la communauté urbaine. La capacité d’anticipation de Brest métropole Océane a permis d’identifier les difficultés du parc de logements de l’agglomération et de réagir en conséquence :
- la mise en place d’un observatoire des copropriétés a notamment permis de lancer localement une politique en faveur des logements les plus dégradés ; cet outil a ensuite été repris à l’échelle nationale.
- l’identification des pathologies lourdes dans le bâti brestois a permis de mobiliser des fonds spécifiques nationaux pour leurs traitements ; cet exemple est unique en France.