A l’occasion du débat d’orientation budgétaire de la ville de Brest, c’est une situation maitrisée et des marges de manœuvres financières accrues qui ont été présentées à l’ensemble des conseillers.
Après de fortes tensions entre 2007 et 2009, liées notamment à l’impact de la crise et à l’effondrement des droits de mutation, le budget de la ville de Brest se réinscrit dans un cercle vertueux, avec une épargne solide et des capacités financières préservées. Les efforts continus pour maîtriser le budget de fonctionnement portent leur fruit et permettent une nette amélioration de la solvabilité financière. L’investissement est maintenu à un bon niveau, profitant notamment à l’éducation et l’enfance, le sport et la culture (notamment la médiathèque), tout en revenant à un niveau plus conforme aux capacités actuelles de la ville. Dans cette démarche de consolidation, les impôts ménages ne devraient pas connaître de hausse de taux, en cohérence avec la politique de Brest métropole océane.
Tous ces éléments permettront à Brest d’atteindre un ratio de désendettement de cinq ans, sachant que le seuil d’alerte se situe au-delà des huit ans. La ville de Brest devrait donc connaître une situation financière solide, malgré le gel continue des dotations de l’Etat, qui contraint le budget de la collectivité puisque ces recettes sont indispensables pour pouvoir mener à bien les projets et les missions qui sont celles de la collectivité.
Cette situation financière est suffisamment bonne pour que la capacité d’emprunt de notre collectivité, dans l’absolue, ne soit pas menacée. Pourtant, les services financiers constatent, comme dans de très nombreuses autres communes, une difficulté croissante au recours à l’emprunt. Les établissements prêteurs se montrent de plus en plus frileux et réticents à accorder un crédit à des acteurs publics, même pour des structures locales en bonne santé financière et offrant de sérieuses garanties.
Pourtant, les crédits contractés par les communes, les intercommunalités, les départements et les régions permettent de financer des investissements, des équipements, des infrastructures indispensables à nos territoires, pour répondre aux besoins des citoyens ou des acteurs économiques.
Pourtant, ces budgets sont votés à l’équilibre, et non en déficit comme c’est le cas pour l’Etat, et les engagements financiers passés sont tenus.
Malgré cela, il s’avère de plus en plus difficile aujourd’hui pour les collectivités de souscrire aux emprunts leur permettant de financer leurs projets. La faillite de Dexia comme la crise de la dette aggravent ce problème, et les établissements bancaires montrent un excès de prudence.
Deux solutions permettront de remédier à ces difficultés. D’une part, pour suppléer à la défection de Dexia, qui était l’un des plus gros prêteurs pour les collectivités, un rapprochement de La Banque Postale et de la Caisse des Dépôts et Consignations devrait permettre l’émergence d’un nouveau groupement pouvant assumer ce rôle. Par ailleurs, il est plus que souhaitable qu’une agence de financement public enfin voit le jour, et offre une véritable alternative au recours aux banques privées pour le financement de projets d’intérêt public, qui portent certes sur des montants souvent élevés, mais dont la solvabilité est certaine puisqu’une collectivité ne peut pas faire faillite.
Ce sont là deux revendications largement partagées par les collectivités, et portée, notamment, par François Hollande, candidat socialiste à l’élection présidentielle. Ces évolutions sont nécessaires pour mettre les investissements publics locaux à l’abri des aléas des marchés, et assurer aux conseils délibérants la possibilité de mener à bien les projets indispensables pour leurs territoires.